vendredi 4 mars 2016

Et si « Demain » commençait aujourd’hui ?


Alors que la crise, écologique, économique et démocratique n’en finit pas de s’éterniser, induisant morosité, crainte de l’avenir, rejet de l’action publique et repli sur soi ; le film « Demain » récemment projeté aux Avenières propose un grand nombre de solutions.

Solutions dans le domaine de l’alimentation, de l’agriculture et de l’écologie : développement des jardins urbains et partagés, des circuits courts et de l’achat local

Solutions dans le domaine de l’économie, en proposant par exemple une monnaie locale ou une économie plus collaborative. Ainsi, l’Accorderie des Lônes propose un échange de service rémunérés sous forme de temps, et non plus de monnaie, et favorise ainsi le lien social

Solutions dans le domaine de la Démocratie, par le développement de la démocratie participative. Des conseils citoyens, non élus, mais tirés au sort (comme c’est déjà le cas pour les jurys d’assise en France) se développent, et les participants, pourtant pas toujours volontaires a priori, semblent s’impliquer, participer, comprendre.

Dans un autre contexte, les Islandais ont rédigé la première Constitution coconstruite avec la population, et même les Etats-Unis favorisent le débat lors des Primaires américaines par le système dit des « Caucus ». Le but de ces réunions est, en effet, de convaincre, débattre, des mérites comparés de chaque candidat à la candidature, le résultat final étant déterminé non par un vote mais bien par la conviction du plus grand nombre

La plupart des idées ainsi développées sont non seulement loin d’être utopiques mais absolument réalisables, voire pour certaines d’entre elles, en voie de réflexion sur le territoire.

Ces idéaux de démocratie participative, de  recherche d’un autre modèle économique, de poids apportés à l’éducation, au débat, à l’échange entre les générations, sont au cœur de la réflexion des Tisseurs .

mercredi 2 mars 2016

Priorité à l'Humain


Je n’ai pas participé aux derniers vœux de la Municipalité.

Non que je ne me désintéresse de la vie municipale, ou des projets de la municipalité.

La cérémonie des vœux est un moment rituel dans la vie d’une commune, et malgré un caractère parfois théâtral, demeure un temps institutionnel important

Ce vendredi 15 janvier, j’ai préféré néanmoins privilégier une autre réunion. Celle-ci se déroulait à Virieu sur Bourbre, à l’initiative de la municipalité et du CCAS et avait comme objet l’accueil des migrants (je préfère d’ailleurs utiliser le terme de réfugiés).

A l’initiative du Collectif créé à cette occasion à la Tour du Pin, des démarches ont été effectuées auprès des services de l’Etat pour accueillir une ou plusieurs familles de réfugiés.

Cette réunion a permis de clarifier un certain nombre de points et de récolter de nombreuses réponses :

  • Où ses familles seront-elles accueillies ? Le collectif a d’ores et déjà pris des contacts et tout est prêt pour pouvoir accueillir ces réfugiés sur le secteur de La Tour du Pin/ Virieu Vallée de la Bourbre. Ce territoire dispose en effet de l’avantage indéniable d’être bien desservi par les Transports en commun, notamment ferroviaires
  • Quel type de famille ? Il s’agira exclusivement de réfugiés bénéficiant du droit d’asile, dont principalement en provenance des pays en guerre que sont la Syrie, l’Irak ou l’Erythrée
  • Quand vont-ils  arriver ? C’est la grande inconnue . Les services de l’Etat informeront les territoires d’accueil des arrivées prochaines. Les familles proviendront certainement soit des centres d’accueil installés aux frontières de l’Europe (Grèce, Turquie) soit d’autres pays de l’Union européenne, soit des CADA (Centre d'Accueil des demandeurs d'asile) existants
  • Comment les aider ? Si le Collectif a déjà trouvé une ou plusieurs solutions d’hébergement, les besoins sont multiples : aide à l’alphabétisation, accompagnement dans les formalités, recherche d’un emploi, mais aussi tout simplement intégration et lien social .

J’ai, lors d’un précédent Conseil municipal, personnellement abordé cette question des réfugiés. Malgré les inquiétudes et les peurs, souvent irrationnelles, les bonnes volontés ne manqueront pas, j’en suis persuadé, pour accompagner ces familles qui ont traversé une grande partie de l’Europe et de l’Asie, simplement pour échapper aux bombes et à la guerre. Je n’en connais aucun qui a fait ce trajet de gaîté de cœur. L’exil est toujours un déracinement.

Parce que je crois à une République qui accueille, qui intègre, qui défends les Droits de l’homme et de l’Humanité, je ne pouvais rester indifférent à cet enjeu.

Cela me semble justifier, que, pour une première fois en plus de 10 ans, je n’assiste pas à la cérémonie des vœux …

                                                                                                                             Frédéric GEHIN